mercredi 12 juin 2013

La Grèce sous le choc après la fermeture de la radio-télévision publique

La fermeture brutale et inattendue d'ERT, le service public audiovisuel grec, mardi 11 juin, a soulevé une vague d'indignation en Grèce et à l'étranger. Décrétée le 13 juin, une grève a touché principalement les chemins de fer et les administrations, et les transports en commun d'Athènes. Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues - 15 000 à travers le pays selon la police, plus de 20 000 selon les organisateurs. Pour le Premier ministre Antonis Samaras, il s'agissait de mettre de l'ordre dans ce qui était un "foyer de 
privilèges, d'opacité et de gaspillage". L'ERT aurait vocation a être remplacée par un nouveau service d'ici à l'automne, avec la moitié des effectifs en moins. Son parti est néanmoins le seul de la coalition gouvernementale à soutenir cette position : l'exécutif menace d'imploser. Au-delà des 2700 emplois touchés, c'est la symbolique de cette décision qui a ému : la suppression soudaine de l'information de service public, dans un pays déjà durement éprouvé par plusieurs années de crise, des mesures d'austérité drastiques, et un taux de chômage qui atteint 27,4 % de la population et plus de deux tiers des jeunes de moins de 24 ans.

La fermeture autoritaire du groupe audiovisuel public grec ERT par le gouvernement a provoqué une onde de choc mercredi en Grèce, et menaçait de déboucher sur une crise politique entre les partis de la coalition, les syndicats ayant appelé à une grève générale jeudi.

En fermant en quelques heures les écrans des cinq chaînes de télévision publiques et toutes les radios du groupe, le premier ministre Antonis Samaras, qui rend des comptes cette semaine à la troïka des créanciers internationaux du pays, a sans doute voulu montrer sa détermination à s'attaquer aux "vaches sacrées"du service public, expression péjorative utilisée par le porte-parole du gouvernement.

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