dimanche 5 avril 2015

Le Kenya pleure ses enfants

Des étudiants de l'université de Garissa, attendent d'être évacués, le 3 avril 2015.
Un pays, le Kenya, a été meurtri dans sa chair : 148 personnes, dont 142 étudiants, ont été assassinées en quelques heures par un commando djihadiste, jeudi, à Garissa, dans la province nord-est du pays. Comment mieux blesser une nation dans ses fibres les plus profondes, comment mieux la toucher au cœur, qu’en s’attaquant à ses enfants ? L’université de Garissa a été visée pour ces raisons. Tout a été conçu pour susciter, dans un second temps, l’effroi, la peine et la colère : des étudiants surpris dans leur sommeil, chassés impitoyablement, triés en fonction de leur religion avant d’être abattus (les chrétiens) ou épargnés (les musulmans ou ceux en mesure de réciter une sourate du Coran), le tout assorti de propos provocateurs dont les assaillants se doutaient bien qu’ils seraient rapportés par les survivants, souhaitant notamment aux étudiants « de bonnes vacances de Pâques », comme le transmet l’Agence France-Presse, avant de décider qui achever, qui laisser vivre.
La peine, incommensurable, se trouve encore renforcée par le fait que le Kenya est un pays tout entier tourné vers l’éducation. Les parents s’y privent de tout pour payer les études de leurs enfants. Le plat national, le sukuma wiki, est aussi l’aliment le moins cher du pays. Ce chou bon marché (qui, du reste, est de la même famille que le kale), est sur toutes les tables le soir. Son nom en swahili signifie : « pousser la semaine » (jusqu’à son terme), indiquant par là qu’en s’en contentant, on a plus de chances d’avoir assez d’argent pour tenir, et même, de faire quelques économies, notamment pour envoyer les enfants à école. Parfois, c’est tout un quartier, toute une communauté, qui met ses moyens en commun (lors de harambee, cérémonie de cotisations collectives pour « tirer en avant », littéralement, une action) afin qu’un enfant prometteur soit envoyé à l’université.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2015/04/05/le-kenya-pleure-ses-enfants_4609922_3210.html#RiK3yRiKPMh4gTi6.99

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