jeudi 13 février 2014

Le bourreau nazi, ce bon père de famille

 Le journal d'enfance dans lequel Marga Himmler realtait l'évolution de Gudrun. Le 7 septembre 1932, elle écrivait : "Puppi est toujours aussi mignonne et travailleuse".
« Le Monde des livres » publie aujourd'hui, quelques jours avant sa parution en France et en Allemagne, un document exceptionnel : les lettres que Heinrich Himmler envoya à sa femme, Marga, de 1927, l'année de leur rencontre, à 1945, celle où Himmler se suicida. Dérobés par deux GI américains, ces courriers ont connu un destin non élucidé avant de réapparaître au début des années 1980. Conservés sur microfilms, authentifiés par les spécialistes, ils paraissent sous la forme d'un recueil édité de façon à la fois savante et pédagogique par l'historien Michael Wildt et la politologue Katrin Himmler, par ailleurs petite-nièce de Heinrich. Dans ce numéro, on propose de larges extraits de ce qui constitue le premier grand témoignage sur la vie privée d'un haut dignitaire nazi : Hitler n'a laissé ni note ni journal ; de Göring restent seulement des écrits officiels ; quant au journal de Goebbels, il n'était destiné qu'à alimenter sa gloire lors d'une publication ultérieure.

L'aspect le plus frappant de cette correspondance, comme le souligne Elisabeth de Fontenay dans son compte rendu, c'est l'abîme vertigineux entre, d'un côté, les crimes accomplis par le professionnel de l'extermination, et, de l'autre, la mièvrerie de ces effusions privées. Sur ce gouffre règne un silence absolu.

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