mardi 3 février 2015

La Fondation Abbé-Pierre dénonce l’échec des politiques contre le mal-logement



Voilà vingt ans que, faute de statistiques de l’Etat, la Fondation Abbé-Pierre (FAP) dresse l’état des lieux du mal-logement en France. Son dernier diagnostic, publié mardi 3 février, est implacable : le phénomène s’enracine et se stabilise à un haut niveau (3,5 millions de personnes mal logées) sous l’effet d’une crise interminable. Plus grave, « les dispositifs imaginés dans les années 1990 sont à bout de souffle et s’empilent, illisibles, ce qui alimente le sentiment d’injustice », tranche Christophe Robert, délégué général de la FAP.
« On assiste à une massification de la précarité, avec une embolie des dispositifs comme le 115, et des centres d’hébergement compressés entre, en amont, une demande qui croit fortement et, en aval, des relogements de plus en plus aléatoires », juge Christophe Robert. Seuls 44 % des sortants d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale ont accédé, l’hiver dernier, à un logement, contre 63 % en 2009. La demande est largement sous-estimée et en partie invisible car beaucoup de personnes, découragées, renoncent à solliciter une aide. De 70 000 à 120 000 sans-abri campent à l’année, les bidonvilles prolifèrent – 429 recensés en 2014, abritant entre 15 000 et 20 000 personnes –, de nouvelles formes de précarité apparaissent, des logements mal chauffés, des propriétaires surendettés ou écrasés par les charges…

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