dimanche 18 janvier 2015

Dans quelles conditions l'islam autorise-t-il la représentation du Prophète ?

Le prophète Mahomet, illustration d'un manuscrit ottoman du XVIIe siècle.


Le prophète Mahomet, illustration d'un manuscrit ottoman du XVIIe siècle. | BNF/wikimedia

« Tout est pardonné », et le prophète Mahomet en pleurs tient lui aussi une pancarte « Je suis Charlie ». La dernière « une » de Charlie Hebdo est un nouveau dessin du Prophète. Elle repose la question de la représentation de la principale figure de l'islam, et de la figure humaine en général, dans la tradition islamique.

Ce que disent les textes

Le Coran n’interdit pas la représentation du Prophète, ni la représentation humaine en général. Ecrit dans une société où l’image est généralement absente (la péninsule arabique au VIIe siècle), le texte ne la mentionne qu’une seule fois : « Le vin, les jeux de hasard, les idoles sont des abominations inventées par Satan. Abstenez-vous en » (Sourate V, verset 90). Ce mot « idoles », littéralement « pierres dressées » (« Ansàb »), désigne les statues des païens.
La sunna, l’ensemble des paroles et actions de Mahomet, un très large corpus dictinct du Coran trié et mis par écrit entre le VIIIe et le IXe siècle, n’interdit pas non plus de représenter le Prophète. Mais elle définit une attitude méfiante vis-à-vis de la représentation des humains et des animaux. Ces images sont suspectes, associées aux idoles. Ainsi, dans le recueil de hadiths (les « dits ») de Mohammed Al-Bukhari (810-870), trois attitudes sont possibles envers elles : les tolérer, mais s'abstenir de les produire, les condamner ou les détruireCet article détaille les épisodes de la vie du Prophète tirés des hadiths sur lesquels la tradition se base pour bannir ces images des lieux de culte.
Ce que l’on reproche au faiseur d’images, c’est de singer le travail de Dieu : il prétend insuffler une âme à la matière façonnée. Il forme une création parallèle à celle de Dieu. « C’est ce qui fait qu’au XIXe siècle, à part quelques exceptions wahhabites [une doctrine rigoriste née au XVIIIe siècle, officielle au royaume d’Arabie saoudite], tous les théologiens acceptent la photographie et le cinéma. Elles ne font que reproduire ce que Dieu a déjà créé », précise Silvia Naef, professeure au département des études arabes à l’université de Genève.
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