jeudi 14 août 2014

Dans le camp de la faim à Damas, le pianiste de l'espoir

AFP
Beyrouth (AFP)
Des notes s'échappant d'un piano au milieu des destructions, des voix chantant la faim et la souffrance: Ayham al-Ahmad insuffle avec sa petite troupe un peu d'humanité à Yarmouk, un camp dans le sud de Damas soumis à un siège sans merci.
Sa musique détonne avec la brutalité de la guerre qui ravage la Syrie depuis trois ans et rappelle un peu l'histoire de Wladyslaw Szpilman, pianiste polonais de la Seconde guerre mondiale immortalisé dans le film de Roman Polanski.
"J'avais adoré ce film, que j'ai vu en 2007, mais jamais je n'ai pensé que j'allais incarner un personnage qui lui ressemble", affirme Ayham, contacté par l'AFP via internet.
Dans les photos qu'il poste sur Facebook, ce jeune homme brun de 26 ans apparait le visage émacié. Dans ce camp de réfugiés palestiniens, le plus grand de Syrie, assiégé par l'armée depuis un an, plus de 200 personnes sont mortes de privations, dont 128 de faim, selon des ONG.
"Je pesais 70 kilos avant le siège, aujourd?hui j'en fait 45", affirme Ayham, un féru de Haydn et de jazz oriental.
Des rebelles ont pris position dans le camp qui est bombardé et assiégé par les forces du régime. Quelque 150.000 Palestiniens et Syriens y vivaient, ils ne sont plus que 18.000 aujourd'hui.
Fin juin, une trêve conclue entre régime et rebelles et approuvée par les factions palestiniennes appuyant les deux bords a permis d'alléger partiellement le siège.

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