A 70 ans, Aung San Suu Kyi est aux portes de la victoire. Un quart de siècle après le début de sa lutte âpre et douloureuse contre les généraux birmans, l’ancienne dissidente, Prix Nobel de la paix en 1991 et figure mondiale de la lutte pour la démocratie, tient sa revanche : dimanche 8 novembre, le parti de « Daw Suu » (Madame Suu), la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), devrait remporter les élections législatives. En dépit de possibles, sinon probables irrégularités et fraudes, liées à la nature d’un gouvernement qui est l’héritier de la dictature, le scrutin s’annonce comme le plus libre que la Birmanie ait connu depuis 1990.
A l’époque, la NLD avait remporté 81 % des sièges au Parlement. Mais le régime militaire décida d’ignorer les résultats et s’installa durablement au pouvoir. C’est peu dire que la « Dame de Rangoun », qui fut contrainte durant quinze ans par les tyrans de son pays de mener une vie recluse en résidence surveillée dans sa vieille demeure de Rangoun, est l’égérie d’une majorité de Birmans. Sa popularité est telle que ceux qui ne veulent pas voter pour elle osent à peine le dire, raconte-t-on à Mandalay, la deuxième ville du pays.
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