Shammi Hoque lors d’une manifestation, en mars, à Dacca, après l’assassinat du blogueur Avijit Roy. SUVRA KANTI DAS / ZUMAPRESS/ CORBIS
Shammi Hoque a donné rendez-vous dans l’immense salle déserte d’un fast-food, situé au deuxième étage d’un vieil immeuble de Dacca, la capitale du Bangladesh. Plusieurs policiers montent la garde au rez-de-chaussée, d’autres sont postés aux étages supérieurs. La blogueuse de 22 ans attend dans un coin, les épaules recourbées et le visage fatigué. Ces temps-ci, elle a du mal à trouver le sommeil. Elle est sous protection policière depuis presque deux mois, après avoir reçu des menaces de mort, de viol et avoir été suivie par deux hommes soupçonnés d’être des islamistes radicaux.
En cause : sa défense du sécularisme et sa critique de l’islam. Depuis le début de l’année, cinq défenseurs du sécularisme, dont le blogueur américain d’origine bangladaise Avijit Roy, tué en février, ont été assassinés. Un éditeur est mort samedi 31 octobre. Un blogueur et un poète ont également été grièvement blessés dans des attaques pendant la même journée. Les victimes sont à chaque fois tuées à coups de machettes ou de couteaux, en pleine rue ou à leur domicile. Les attaques de samedi ont été revendiquées par Ansar Al-Islam-Bangladesh, groupe affilié à Al-Qaida dans le sous-continent indien (AQIS).
Descente aux enfers
Comme des dizaines d’autres blogueurs et intellectuels, Shammi Hoque vit cachée. Elle doit s’habituer aux déménagements fréquents et à la solitude. Elle ne peut plus étudier ni travailler, et les amis sont moins nombreux à répondre à ses appels, depuis que les assassinats se multiplient.
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