Malgré les initiatives prises par les pouvoirs publics et les associations, les places d’hébergement d’urgence restent insuffisantes à Paris.
Installé sur une bouche d’aération du chauffage urbain de Paris, vêtu d’un simple coupe-vent, d’un jean et d’un bonnet, Jafar attend. Il doit rappeler à 14 heures le 115 pour savoir si, le soir venu, il dormira au chaud. Le Soudanais de 44 ans a peu d’espoir. Arrivé à Paris six mois plus tôt, il n’a jamais obtenu de place d’hébergement d’urgence. La mine défaite, il montre son téléphone portable : depuis son réveil ce mardi 17 janvier, il a composé 63 fois le numéro d’urgence destiné aux personnes sans abri.
Jusqu’à la semaine dernière, Jafar passait la nuit sous sa tente. Mais il raconte que des policiers la lui ont confisquée sans explication, des méthodes dénoncées au début de janvier par l’ONG Médecins sans frontières. Depuis, il ne dispose plus que de deux couvertures pour se protéger de la vague de froid qui touche le pays. Mardi, les températures parisiennes affichaient − 3 °C à − 4 °C. Mercredi, avec le vent, la température ressentie est de − 9 °C à − 10 °C dans la capitale. « Pour la première fois, j’ai vu de la glace ce matin en me réveillant », confie Jafar, qui ne quitte plus, jour et nuit, la bouche d’aération où il a trouvé refuge, quai d’Austerlitz, dans le 13e arrondissement.
EN SAVOIR PLUS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire