Comment un coureur peut-il se doper à la cocaïne ?
Voilà vingt-quatre heures que Luca Paolini a quitté le Tour, dans la foulée de la révélation de son contrôle urinaire positif à la cocaïne, survenu mardi 7 juillet, au matin de la 4e étape. Et voilà vingt-quatre heures qu'on se demande comment la cocaïne (qui n'est pas interdite hors compétition, mais est considérée comme dopante en compétition) peut améliorer les performances sur un vélo, et quelle consommation un coureur pourrait en faire. Antoine Vayer, ancien entraîneur de l'équipe Festina (1995-98), spécialiste de la question du dopage, et qui passe au crible les performances du peloton du Tour 2015 pour Le Monde, nous éclaire.
Quand on n'y connaît rien au vélo et qu'on lit "Paolini positif à la cocaïne", on se dit qu'il a sniffé un rail de coke le matin d'une étape, ce qui paraît improbable.Oui, ça, ça paraît improbable. C'est à lui de nous dire ce qui s'est passé. Il expliquera sûrement que c'était un usage "festif". Ce qui est sûr, c'est qu'on ne fait pas de cures de cocaïne comme on peut faire des cures d'EPO. C'est pour un usage immédiat.
Pourquoi un cycliste prendrait-il de la cocaïne ?C'est un antidouleur extraordinaire, et un excitant terrible. Tu ne sens rien, et ça te donne une lucidité et une force phénoménales.
Mais aucun coureur ne va prendre de cocaïne avant une étape pour avoir plus de patate...Si tu prends de la cocaïne un matin, c'est sûr que tu seras plus "énervé" pendant la course. Mais c'est interdit, et ça se détecte facilement au contrôle antidopage. Aujourd'hui, beaucoup de coureurs prennent de la caféine à très haute dose. Avant, c'était prohibé, mais maintenant, c'est autorisé, alors ils en prennent sur leur vélo pour s'énerver, en pleine course, à 50 kilomètres avant l'arrivée. Des petites billes, qui sont l'équivalent de 30 cafés. D'ailleurs, Bernard Hinault a toujours dit que son seul dopage, c'était le café.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire