Il y a quinze jours, personne n'en avait entendu parler. Aujourd'hui, c'est le film qui bruisse de toutes les rumeurs et l'un des plus attendus de l'année. L'affiche est en elle-même la promesse d'une aventure hors normes : Aung San Suu Kyi, Luc Besson, Michelle Yeoh. Un Prix Nobel de la paix longtemps assigné à résidence par la junte birmane, libéré le 13 novembre 2010 ; un réalisateur engagé... dans le divertissement ; une star du cinéma asiatique, mondialement connue depuis le succès de Tigre et dragon.
Après plusieurs semaines de tournage en Thaïlande dans le plus grand secret, l'équipe s'est envolée pour Oxford, en Angleterre, où se poursuivent les prises de vues. C'est là que L'Express a rencontré le cinéaste et sa comédienne. A film exceptionnel, communication exceptionnelle : c'est la première fois que l'auteur du Dernier Combat et de Jeanne d'Arc accueille la presse sur l'un de ses plateaux. D'habitude méfiant avec les journalistes, il est, cette fois, ouvert au dialogue. "Ce n'est pas qu'une affaire de cinéma, explique-t-il. La liberté de cette femme est fragile. Elle a besoin qu'on parle d'elle." Lui a été conquis par le projet. Galvanisé par l'incroyable destin d'Aung San Suu Kyi. "J'ai 50 ans, et je sais que je n'aurais pas su réaliser ce film à 25", avoue le réalisateur.
Aung San Suu Kyi
19 juin 1945 Naissance à Rangoon (Birmanie). 1947 Son père, ordonnateur de l'indépendance birmane, est assassiné.
1988 Entre en politique.
1989 Première arrestation.
1990 Son parti gagne les élections. La junte militaire annule le scrutin. Elle est astreinte à résidence.
1991 Prix Nobel de la paix.
1999 Mort de son mari, Michael Aris.
2010 13 novembre, libération.