Le célèbre romancier italien, professeur, chroniqueur, essayiste, et spécialiste de la sémiotique, s'en est allé à l'âge "canonique" de 84 ans… laissant derrière lui de nombreux écrits dont le roman "Le Nom de la rose" mondialement connu, mais aussi de nombreuses citations qui dénotent un humour corrosif en plus d'un esprit parmi les plus brillants de notre siècle.
Umberto Eco est décédé vendredi 19 février vers 21h30 à son domicile à l'âge de 84 ans. Grand érudit et essayiste reconnu, Umberto Eco fut l'auteur de plusieurs dizaines d'essais sur des sujets aussi éclectiques que la sémiotique dont il était un grand spécialiste, l'esthétique médiévale, la linguistique ou la philosophie. Parmi ses écrits les plus connus figurent les romans Le Pendule de Foucault (1988), L'Ile du jour d'avant (1994) ou Baudolino (2000) mais surtout Le Nom de la rose (1980). Avec ce livre, traduit en 47 langues et adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud, il remportera un succès aussi mondial qu'inattendu. Un retentissement tel qu'il lui sera difficile de s'en libérer...
"Je suis prisonnier du "Nom de la rose" comme Garcia Marquez l'était de "Cent Ans de solitude". "
Umberto Eco qui était connu pour son érudition, aimait par dessus-tout les livres qu'il s'est mis a collectionner très tôt. Il possédait une vrai bibliothèque qu'il estimait à 50.000 ouvrages au total, dont 30.000 dans sa maison, située à Milan, les autres livres se partageant entre la campagne, la France et l'Allemagne.
"Il n'est pas rare que les livres parlent de livres. Autrement dit qu'ils parlent entre eux."
Durant toute sa vie de sémiologue qui étudie des signes linguistiques, Ulmberto Eco s'intéresse à l'écrit mais aussi à interpréter les non-dits du texte. Autrement dit, selon LeMonde.fr, quand "le texte n’est donc pas un objet fini, mais, au contraire, un objet « ouvert » que le lecteur ne peut se contenter de recevoir passivement et qui implique, de sa part, un travail d’invention et d’interprétation ".
"Voir du sens là où on serait tenté de ne voir que des faits."
" Laisse parler ton coeur, interroge les visages, n'écoute pas les langues..."
L'écrivain et philosophe italien avait publié récemment Numéro zéro, un court roman dans lequel il s'attaquait avec vigueur et humour aux tares du journalisme à scandale. Mais à travers la presse et sa quête d'audience prenant le pas sur la quête de sens, c'est l'évolution de la société moderne qu'il regardait d'un oeil critique.
"Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d'imbéciles qui avant ne parlaient qu'au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel"."